Très motivés nous quittons notre ancrage en fin de journée direction marina. Matan prudent comme toujours sera parti en éclaireur quelques heures auparavant pour demander ou il faut nous mettre. Les parpatages sont accrochés et les amarres prêtent à notre approche du ponton. A quelques mètres de l’arrivée un zozo de la marina nous fait de grands gestes nous enjoignant d’aller nous mettre une place plus loin…. Je lui réponds à grands gestes également qu’il n’en est pas question… que nos parpatages et amarres sont à tribord et non à bâbord tels que l’exigerait la nouvelle place.

 

Il n’est pas trop content, nous non plus mais ma foi, on y est on y reste. Le monsieur nous stresse en disant que d’ici peu un bateau devrait arriver. Nous lui répondons, paaaaa niiii prooooblèèème. On vaaaa se dééééépèèèèècheeeer.  Aaaa laaaa Suissse quoiiii.

 

 

On prend de l’eau, Amos va s’acheter un nouveau livre grâce à internet et nous décidons de quitter rapidement cette place. Au plus vite ou plutôt beaucoup trop vite, sans réfléchir aux 3 nœuds de courants qui nous poussent à contre sens.

Notre Nomad vous est déjà connu pour son irascibilité légendaire en marche arrière… et nous le connaissons aussi, mais aujourd’hui nous l’ignorons superbement et décidons qu’il est temps d’y aller. Bien mal nous en a pris… Nomad refuse de reculer et à peine les fesses sorties de son trous, s’écrase très peu élégamment sur les piliers en bois à notre tribord…. Nous  regardons avec effroi notre dinghy et son moteur se retrouver surélevé d’un bon mètre alors qu’il se crashe contre les poteaux de bois marquants les différentes places d’amarrage.  Dans notre malheur nous avons néanmoins de la chance, car nous restons bloqués en travers sur ces poteaux qui nous empêchent de nous écraser et d’écraser les bateaux amarrés juste derrière…

Le gentil belge venu papoter avec moi il y a quelques minutes et qui l’espace de quelques secondes à vu un 10 tonnes en aluminium s’écraser à quelques centimètres de son bateau plastique, est tout d’un coup moins sympa….  Comment lui en vouloir…

Il essaie de nous convaincre d’attendre la renverse pour repartir. Les courants alors nous pousseront dans l’autre sens. Très peu pour nous qui entendons notre Nomad gémir contre ces piliers en bois, qui à chaque secondes se disloquent un peu plus… Matan part discuter avec les gars de la marina, qui sympas et probablement ravis de nous voir déguerpir sans causer plus de dommages, arrivent à deux bateaux moteurs et nous tirent latéralement de notre mauvais pas….. Ouuuuf, plus de peur que de mal.

 

Non nous ne resterons pas sur un échec et oui nous tenterons la passe parsemées de roches et fort peu profonde à marrée basse MAINTENANT! Na.

 

Cette fois encore Matan et Dror étaient partis en reconnaissance à 6h du matin pour avoir un idée ou passer par peu de lumière et tout fonctionne comme sur des roulettes. Dror et moi restons à l’avant du bateau et indiquons par gestes à Matan ou se diriger. Triiiiborrrd, baaaabooord. oui c’est bien. Nooon triiiibord à nouveau, viiiiiite! Oups la oups ça passe et nous ancrons en pleine eau, loin de tout pour la nuit avec comme seules compagnes la fameuse épave de bateau et la presque pleine lune. C’est beau!