Quelques miles nous séparent de la fin de notre traversée et au loin dans les contours encore vagues de la terre, nous sentons avant même de voir l’odeur de la sève et des pommes de pin. A côté de nous des phoques curieux lèvent la tête et observent notre Nomad qui trace direction le grand continent. Au milieu des phoques, les dauphins nous montrent la route et les oiseaux volent tout autour de nous. C’est un accueil royal et nous ne savons plus bien de quel côté il faut regarder. Nous pensions voir des baleines à quelques miles de la côte mais ils sont absents. Ce n’est pas grave nous avons eu la joie de les voir pendant le voyage et nous apprendrons plus tard que nous les trouverons lors de notre descente plus au sud.
A droite, à gauche, devant et derrière nous faisons aussi connaissance avec les fameux casiers à hormard et nous slalomons entre des dizaines et des dizaines de bouées de toutes les couleurs. Et enfin, voilà, nous y sommes ! Nous sommes arrivés à Bar Harbor, en bateau, à bord de notre Nomad aux Etats-Unis.
La traversée depuis les Bermudes s’est relativement bien passée mais comme toujours après plusieurs jours en mer, nous sommes très impatients de pouvoir mettre pied à terre.
Par contre ici pas question d’ignorer les règles. Seul le capitaine du bateau peut descendre afin de contacter l’immigration qui viendra inspecter notre bateau et faire les formalités à bord. Nous sommes arrivés à Bar Harbor, joli ville touristique mais néanmoins petite et peu habituée à faire ce genre de formalité. L’officier, Paul, en charge de nous contrôler vient d’une autre ville plus au nord et il arrivera selon ses propos d’ici 1 à 3 heures en fonction du traffic. Il nous faut avoir patience. Dans l’attente de le rencontrer nous vérifions encore une fois, que nous n’avons plus ni légumes, ni fruits, ni produits frais à bord et nettoyons notre bateau à fond.
Nous nous attendons à toute une série de questions et sommes préparés à y répondre avec autant de patience qu’il faudra. La chance sera avec nous. Paul arrive, avec gilet pare balle, pistolet et tout l’attirail. Il peine un peu pour se hisser à bord, mais contre toute attente se révèle être extrêmement sympathique et “welcoming”. Il parle même un peu français et nous raconte que sa femme s’appelle tout comme moi, Virginie. Paul et Virginie .Il nous aide à remplir nos papiers d’entrée car Matan et moi même sommes tellement fatigués de la traversée que nous nous trompons toutes les deux lignes, nous donne quelques renseignements sur les endroits à visiter et repart rapidement sans avoir rien inspecté ni même posé la moindre question sur les éventuelles armes ou marchandise illicites que nous pourrions avoir. (Dommage, je m’étais réjouis de pouvoir lui dire que la seule arme que nous possédons est notre didi nationale quand elle pousse ses hurlements terrifiants, hahaha).
Une fois les formalités faites nous devons encore chercher un endroit ou ancrer en sécurité, tout en gardant en tête qu’ici il y a des marées et que se serait dommage de se retrouver sur les cailloux au petit matin et enfin nous sombrons dans le plus profond des sommeils en nous réjouissant de ce que le lendemain nous apportera en découvertes et merveilles.