Nous avons quitté à regret notre petit havre de paix de la Gracieuse pour nous rendre au port d’Arrecife à Lanzarotte ou nous avons dit au revoir à François. Les enfants auront profité jusqu’au bout de sa calme présence et même de sa grande première en matière de lecture du soir pour les enfants. Je ne me fais aucun soucis pour tes futurs petits enfants, François. Tu as assuré ! J
Lanzarotte est une île rapeuse, volcanique, très spéciale et presque tristounette pour ceux qui recherche un peu de vert au milieu de toutes ces roches noires… Le premier septembre 1730 la terre s’ouvrit à Timanfaya débutant ainsi une période de 6 ans d’éruptions continues. La lave se répandra sur un quart de l’île et brûlera le reste de ses cendres. En 1824 rebelotte, les volcans en rajoute une couche et c’est peu dire. …. Il ne devait pas faire bon vivre à Lanzarotte pendant toutes ces années…
Pour tout dire je n’étais pas très emballée à l’idée de visiter ce bout de caillou brûlé ou faune et flore sont quasi inexistants. Nous avons néanmoins été très impressionnés par la beauté brute et presque surnaturelle de l’île et surtout par le parc naturel de Timanfaya. Imaginez arriver dans un paysage lunaire, aride, qui s’étend sur des kilomètres et des kilomètres. Un silence que l’on retrouve dans les déserts, un sol remué jusque dans ses entrailles. Une terre aux aspects éventrées, retournées, labourées de façon anarchique. Un sol coupant de roches tombées du ciel qui se sont empilées sur des mètres et des mètres de hauteur et des kilomètres de longueur. Au milieu de ce chaos de cailloux s’élèvent plusieurs volcans, jusqu’à 300 cônes sur toute l’île, tels des maîtres imposants le respect et la crainte des les voir se fâcher à nouveau ! 
Il ne faut pas beaucoup d’efforts pour imaginer l’apocalypse qu’il y a du avoir ici en 1730…10 villages furent enterrés, les habitans essayant de se réfugier aussi vite que possible de la colère dévorante, brûlante des ces dieux volcans !
Aujourd’hui encore au sommet de la montagne de feu, au centre du parc de Timanfaya, la température du sol est d’environ 600 degré celcius à 10 mètres de profondeur…. La cause de ce phénomène est une chambre de magma bouillante à quelques 10 kilomètres de profondeur. Chuuuuut ne réveillons pas un volcan qui dort….Nous repartirons sur la pointe des pieds avec tout le silence et le respect dû à sa bouillonante personne… Quel spectacle !
César Manrique l’aura compris… Né en 1919 à Lanzarotte il suivra une formation aux beaux arts de Madrid en 1945. Artiste influencé par Picasso et Matisse, il aura ses succès en Europe et aux Etats Unis. Il n’oubliera cependant jamais son île de naissance et y retournera en 1968, la tête remplie d’idées novatrices mettant son génie en œuvre pour intégrer beauté volcanique de l’île à l’architecture. Nous visiterons son ancienne maison ainsi que les jameos del agua. Ces derniers étant une partie d’un tunnel de lave revisité façon Manrique et transformé en sorte de bar new age. Un endroit de toute beauté et de quiétude.
Pour notre dernière visite sur Lanzarotte nous nous enfoncerons dans un kilomètre de grottes formées par une coulée de lave. A nouveau un endroit magnifique ou l’on oublie le temps d’un instant le monde extérieur.
Finalement Lanzarotte aura été une belle surprise et nous ne regrettons nullement de nous y être attardé. De plus sur le ponton, nous rencontrerons le catamaran Shuti avec 3 enfants à bord et des parents supers sympas. Que du bonheur !
La suite de nos aventures …. Tenerife
