Oui je l’admets je suis parfois tête en l’air!

Rien de grave bien sûr, jusqu’à présent je n’ai jamais oublié mes enfants dans la voiture ou encore un rendez-vous important. Bon il m’est quand même arrivé de parler pendant une heure avec ma meilleure amie le jour de son anniversaire en omettant de le lui souhaiter. J’ai par ailleurs réitéré il y a quelques semaines avec mon neveu que j’aime tant jusqu’à ce que sa maman demande en arrière plan et en rigolant: “Rappelle à Tati de te souhaiter un joyeux anniversaire….” oups… Par chance pour moi, ma meilleure amie et mon neveu ne m’en veulent pas et m’acceptent tête en l’air comme je suis! Je suis bien chanceuse!.

 

A ma décharge ici aux Bahamas, il est aisé d’oublier des choses. Bercé par les vagues, dorloté par une douce chaleur, éblouit par tant de beauté et probablement un peu enivré par quelques petits…punch….

Bref pour faire un peu plus court, il m’a quand même fallu trois semaines et une lessive pour me rendre compte que j’en avais oublié toute une aux Berry Islands alors que nous sommes maintenant à Eleuthera….

 

 

 

C’est toujours une expédition de faire la lessive sur nos îles paradisiaques. Cette fois ci les laundromats étaient à un bon 45 minutes à pieds et Matan parti avec lessive, Noa et Adi en aura pour un bon moment avant de pouvoir, la nuit déjà tombée, revenir sur Nomad.

Moi, j’aime bien ce moment quand j’ouvre le sac et que toutes nos choses sentent bon et ne sont plus remplies du sel que nous aimons dans la mer mais pas dans notre linge. . Donc quand je les voit arriver, bien contente et aussi pleine de bonne volonté de participer à ce moment de labeur commun, je me mets iiiiiiimmédiatement à la plier, notre lessive.

 

 

Devant moi des petits tas. Des petits tas pas assez gros. Des petits tas surprenants.

Matan, que deux caleçons…et il n’y en a plus dans son armoire

Amos que 1 t-shirt et il me semble bien lui avoir dit de changer plus régulièrement ces 3 dernières semaines…Aucun de ces nouveaux shorts offerts gentillement par Gregory et Nathan.

Noa, presque pas de robes, trop peu en fait pour ma fille qui en change parfois à deux reprises par jour.

Adi, ou sont donc tes culottes et tes chaussettes….?

Et puis d’autres choses qui me semblaient ne pas être dans les armoires et qui ne sont pas non plus devant moi…

Bref un soupçon s’installe, comme un malaise de me dire qu’il manque un bout de nos choses.

 

 

J’appelle Matan et nous réfléchissons à quand date notre dernière lessive. Nous imaginons qu’elle a été mise par mégarde dans nos cales avec les pulls d’hiver. Mais non!, celà ne fait pas sens….

 

Assez brièvement nous envisageons de donner la faute au vent, qui d’un coup farceur aurait emporté un grande quantité de nos habits… hmm pas vraiment possible.

 

 

Serait ce un voleur? Pratique hypothèse me déchargeant de ma responsabilité. Mais non, impensable! Les Bahamiens rencontrés jusqu’à présent ne sont vraiment pas comme celà.

Matan, alors délicatement, suggère que je pourrais éventuellement, peut-être, hypothétiquement, l’avoir….oubliée……

 

 

Quoiiiiii`!£!üP`?£!ü! Jamais! Pas possible! N’importe quoi! Enfin je pense… enfin j’imagine…enfin récapitulons… Donc nous étions à Great Harbour. Pas de 45 minutes de marche à faire dans cette marina ou nous avions fait notre entrée au Bahamas. Non les laundromats étaient à quelques mètres de notre bateau. Nous avions décidé de rester uniquement la nuit règlementaire et de quitter rapidement la marina le lendemain de notre arrivée pour éviter de payer une nuit supplémentaire. La matinée avait donc été consacrée à faire les choses nécessaires comme remplir l’eau et faire la lessive. Juste deux machines pour éviter des frais.Une partie sera lavée à la main, dans un bac sous un robinet de traviole sur le pont.

 

 

 

 

Après réflexion j’avais décidé qu’une machine de petites choses méritait les frais d’un séchage, car de un je n’avais  pas envie de passer une heure à les accrocher, de deux nous n’avons pas assez de pinces à linge ( tant mieux`) et de trois il n’y avait plus de place ou les suspendre.

 

La matinée avait passée rapidement et je me souvient avoir couru entre suspendre les lessives encore mouillées, surveiller un petit garçon anglophone venu jouer sur Nomad, avoir passé sur deux bateaux de la marina pour récupérer des adresses et des bons coins ou aller mouiller, avoir mangé  à la va vite et hop être parti participer à un anniversaire auquel nous avions été invité.

 

 

Nous avons chanté, mangé le gâteau et il était déjà +une minute du dead line du capitaine. Nous devions lever l’ancre au plus tard à 16 heures. Il était 16heures 1 minute. hop hop hop et alllaallalaa que c’est épuisant cette vie…. nous étions partis en catastrophe, avons décroché le linge sec de nos haubans, et jeté le tout dans Nomad…. (pardon maman) et yaaaalllaaah avons levé l’ancre, ravis de découvrir de nouveaux paysages.

 

Et puis les semaines ont passé…. nos habits ma foi, aucune idée de ce qui est à nouveau dans le sale, ou dans les armoires. Et puis de toute façon moins on a, moins on a besoin. Enfin peut-être des caleçons…. et encore, nos maillot de bain font l’affaire.

Tout ça pour vous dire que oui, j’ai oublié notre grande lessive de petites choses et que je m’en rends compte trois semaines plus tard, une île et 100 miles plus loin. Et merde! euh oui je sais les enfants j’ai dit à nouvel an que je ne dirai plus ce vilain mot. Mais là quand même il y a nécessité, car me rendre compte que j’ai oublié les petites robes de mes filles, les habits cadeaux de mes copines et toutes ces jolies choses que nous ne pourrons pas remplacer et bien ça m’énerve!

Deuxième confession: Oui je suis tête en l’air et oui  il m’arrive encore, parfois.. d’être matérialiste

 

Ceux qui me connaisse bien savent que dans ces moments là mon cerveau va se mettre en ébullition pour trouver un moyen de récupérer notre précieux bien.

 

Me lancer dans un crawl de compétition, direction Berry Island? J’ai beau être en top forme, je n’y arriverai pas!

Contacter tous les amis navigateurs que nous avons et leur suggérer Berry Island comme le top du top des destinations, en les priant au passage de me ramener ma lessive…. Envisageable mais pas assez sûr!

Faire comme si cette lessive n’avait jamais existée? Ca pourrait marcher mais en dernier recours car je n’aime pas m’avouer si rapidement vaincue.

 

 

Je décide, quand mes neurones se remettent de leurs émotions, de faire la première chose que j’aurais dû faire. Téléphoner à la marina et vérifier si notre lessive y est effectivement ou si de petits Berryens se promènent déjà avec nos précieux habits…Je suis déjà en train d’affréter un avion privé, de dérober une vedette à moteur puissantissime, de détourner un sous-marin alors que nous n’avons toujours pas la certitude que notre trésor est effectivement à la marina de Berry Island et nous attend ….Que notre hypothèse la plus réaliste est vérifiée et que caleçons, short, et robes ont échappé à mon attention et sont restés cachés dans le séchoir de la marina.

Matan toujours plus terre à terre, au moment du téléphone me suggère de leur demander, si par miracle notre lessive s’y trouve toujours, s’il n’y aurait pas moyen de nous l’envoyer par mail boat?

Ni une ni deux, car je suis toujours meilleure dans l’action, j’appelle la marina de Great Harbour pour entendre que oui j’ai oublié ma lessive chez eux et que oui elle s’y trouve toujours et que oui d’ici 5 jours il y a un bateau qui pourrait nous rapatrier notre bien!

Ouaaaaaah tant de bonnes nouvelles méritent bien une petite danse endiablée sur le pont et quelques cris de joies. Oui oui je sais Matan, le vent pour aller aux Exumas est parfait après demain mais là ma foi je mets mon véto. Nous ne quitterons pas Eleuthera SANS la lessive que j’ai….oubliée!

 

Le lendemain pour me convaincre de n’avoir pas rêvé, je rappelle la marina et tombe sur quelqu’un qui ne comprend rien à mon histoire. Votre lessive? La rapatrier en bateau? Mais madame, le bateau part dans 10 minutes…. Nous allons bien évidement voir ce que nous pouvons faire. Rappeler donc demain….

 

Il m’en a fallu du courage pour y croire et surtout pour convaincre mon capitaine de ne pas lever illico presto l’ancre direction les Exumas excluant tout espoir de revoir mon sac tant attendu.

A nouveau ceux qui me connaissent savent que je ne me laisse pas abattre si facilement. Lessive oubliée tu reviendras! Point final, point barre, point à la ligne, ou pas… mais un point c’est tout, ça c’est sûr.

Le gentil monsieur qui m’aura un peu hystérique le lendemain au téléphone, me dira que juste après mon téléphone de la veille, il aura eu le temps de sauter sur son vélo, AVEC mon sac de lessive, de pédaler jusqu’au doc et de fourguer au bateau mon paquet juuuuuste à temps avant qu’il ne lève l’ancre pour les Abacos.

Les quoiiiii??????? Nous sommes à Eleuthera , pas dans les Abacos, non d’un dromadaire sans bosses! Paaaaas de panique, me répond mon interlocuteur, qui dans une autre vie, à dû être psychiatre. Des Abacos, ta lessive, madame, ira à Nassau. Et à Nassau, ma femme, si elle a le temps, parceque tu sais, elle travaille ma femme, viendra la chercher, l’emballera pour toi dans un carton et la mettre dans le bateau pour Eleuthera. Et paaaaaas de panique, Madame, normalement le bateau, arrivera après demain.

A ce stade là, soit on est croyant et on se met à prier, soit on est fataliste et on se dit que tant pis, y’avait qu’à pas l’oublier la lessive, soit on se dit que mais oui, bien sûr, tout ira bien!

Je vous laisse deviner ce que j’ai pensé mais je me laisse quand même la joie de vous raconter mon immmmmmense sourire quand j’ai, deux jours plus tard, vu mon capitaine de mari revenir avec dans notre annexe ….un grand carton contenant NOTRE LESSIVE:

Mes amis, je vous recommande à tous d’oublier votre lessive au moins une fois dans votre vie! Personne ne peut imaginer comme on peut se réjouir de revoir après 5 jours de doutes et d’attente son sac …de lessive.

 

Tient et si j’oubliais la prochaine fois ….