Bon d’accord, je ne vous dirais pas que nous sommes dans un endroit magnifique, même si c’est le cas. Ni que nous sommes entourés par des tas de phoques et que les aigles volent haut au dessus de nous. Ni même que nous avons été accompagnés par plein de dauphins. Je sais ça vous barbe …. Bon alors je vais vous raconter que nous avons pris trois bouées de lobsters dans la dérive de Nomad en venant…
que lorsque nous avons ancré Nomad, notre voisin, un vieu schnock sur un bateau moteur, nous a engeulé en disant qu’on était beaucoup trop proche. Mais visiblement trop loin pour voir ce qu’il voulait car dans les deux heures qui ont suivi il a du en passer une et demi, debout dans son cockpit à nous observer avec ses jumelles. J’ai failli lui montrer mes fesses, mais sachant que le capitaine n’apprécierait pas, je me suis retenue….
Bref pour nous détendre de tout ces petits désagrément nous avons mis notre dinghy cacahuète à l’eau et sommes partis en exploration, cherchant un endroit ou accoster le lendemain et trouver une route qui nous amènerait au village de Vinalhaeven. Nous voulons rejoindre nos amis, qui habitent quelquepart au village, mais notre mouillage est de l’autre côté de l’île et nous calculons une bonne heure de marche pour les rejoindre.
Ce n’est pas toujours facile de trouver des endroits sûrs pour laisser notre dinghy. Parfois il y a des pontons publiques, mais souvent nous sommes dans des endrois plus isolés, sans touristes et donc infrastructures. Dans ces cas là, nous hissons notre dinghy sur la plage. C’est difficile et quand nous le laissons à marée haute, le temps de revenir et bien la marée est basse. Il faut alors le porter sur une centaine de mètres et il est lourd…..Nous préférons de loin de trouver un ponton accessible…
Cette fois, nous avons beau chercher il n’y a rien à part un ponton clairement privé. Bien, dans la vie il faut parfois avoir un peu de culot et en plus comme je le répète à un Matan peu convaincu, nous avons fait ce voyage pour rencontrer des locaux… Ce n’est donc pas un ponton privé qui va m’arrêter. Nous nous amarrons et je pars en éclaireur avec Adi. Le ponton aboutit littéralement dans une magnifique maison, toute en bois et en baies vitrées. La maison est grande ouverte et je lance quelques hello pour voir si il y a quelqu’un…. Personne…
Tant bien que mal, pour ne pas avoir à entrer par la maison, nous la contournons et arrivons sur une grande pelouse d’ou partent deux chemins. Allez, pif et paf et une poule sur un mur qui picotait une moule dure, et c’est pas lui et c’est pas toi, donc se sera …à droite,
C’est le chemin que nous prenons courageusement Didi et moi. Cette fois la chance nous sourit. Deux fois même, car les chiens qui arrivent à notre rencontre sont de bons gros labradors supers sympas et leur maîtresse, Wolly, en nous voyant débarquer de nulle part au beau milieu de sa propriété, a un immense sourire!
Je lui explique en quelques mots que nous sommes ancrés un peu en dehors de sa baie, mais bel et bien amarrés à son ponton et que nous cherchons un endroit pour laisser notre annexe et une route pour aller en ville retrouver nos amis. Elle m’écoute calmement et m’explique qu’il n’y a aucun problème à utiliser son ponton, que le chemin qui mène en ville est beaucoup trop long et que du coup je ferais bien mieux d’utiliser sa voiture! De plus elle nous dit que se serait quand même plus pratique si nous le souhaitons d’attacher Nomad à sa bouée juste en face du ponton, et du coup loin du pervers à jumelles….. Ahhh et puis bien évidement elle va nous montrer ou est le téléphone dans la maison près de la baie au cas ou nous devrions en avoir besoin…… euuuh que répondre à tout ça…
Je commence par un grand merci de toute sa gentillesse. Je vais ensuite chercher le reste de la troupe et puis nous lui expliquons qu’il n’est bien évidement pas question que nous prenions sa voiture. Que marcher ne nous effrait pas et que nous finirons bien par trouver notre route. Elle n’a pas l’air convaincu et décide donc de nous emmener elle en voiture le lendemain et de nous aider à trouver l’adresse de nos amis!
Nous restons éberlués de tant de gentillesse et après nous être promené un moment dans son immense propriété et donné rendez-vous pour le lendemain, nous retournons sur Nomad, pour faire un pied de nez à notre curieux voisin, en levant l’ancre alors que le soleil est sur le point de se coucher. Nous contournons la baie et allons nous amarrer à la bouée de Wolly, bien loin du voisin et de ses jumelles, Et non il n’aura pas vu mes fesses, NA!
Après une bonne nuit de repos, à nous demander si nous n’avions pas rêvé tout celà, nous repartons sur le fameux ponton à la recherche de Wolly. Wolly doit avoir une septantaine d’années et avec son mari est propriétaire de cet immense terrain sur lequel ils ont fait construire 4 maisons, pour eux et pour leurs 3 enfants afin qu’ils aient de la place quand ils viennent en vacances. Elle est artiste peintre et ses tableaux sont magnifiques. Tout Vinalhaeven la connait et tout le monde sera d’accord pour dire qu’elle a vraiment un grand coeur! Quelle chance nous avons eu de la rencontrer.
Wolly est bien évidement là, ainsi que les deux labradors qui enchantent les enfants. Nous partons en ville et elle nous présente à la moitié de la population! Comme nous ne trouvons pas immédiatement l’adresse de nos amis, elle nous emmène à différents endroits jusqu’à ce que finalement nous trouvions quelqu’un qui puisse nous renseigner. Après elle nous emmènera jusqu’à leur porte en nous faisant lui promettre de l’appeler afin qu’elle puisse venir nous chercher une fois que nous voudrons rentrer!!! Et non ne pensez pas qu’elle n’a rien à faire. Pendant la dizaine de jours ou nous la cotoyerons, elle sera sans cesse en mouvement, à courir à droite à gauche pour son travail, ses amis et maintes autres occupations. C’est une personne d’une gentillesse hallucinante voilà tout.
Grâce à elle nous sommes maintenant devant la porte de Steven et Martie, deux amis navigateurs que nous avions rencontré aux Bermudes. Nous avions smpathisé et passé une soirée chez des amis à eux. Ils nous avaient donné leur adresse en nous invitant à venir les retrouver. Dans ce monde de la voile, tout se passe plus vite et plus simplement. Pas de chichis, pas de longues politesses et maintes invitations pour se faire une idée sur l’autre. Nous avons tous les mêmes difficultés et devons faire face aux mêmes éléments. Quand la chance fait que nous trouvons sur notre route quelqu’un de sympa et bien le rhum, ou la bière se débouchent vite, les conseils s’échangent, les bons ancrages et les bons tuyaux se partagent et surtout on se réjouit de pouvoir se revoir!
Nous voilà donc arrivés à leur porte et les voilà qui sortent. Sur leur visage cet immense sourire, les bras s’ouvrent, et la joie de se revoir éclate. Allez ne m’en voulez pas, je vous laisse car pour l’heure, mes amis et mon petit rhum m’attendent
Les Nomads bien contents!