Bar Harbor ou la transition des Caraïbes aux Etats-Unis, des palmiers aux forêts de sapins. Les plages de sable blanc se sont soudainement transformées en plages caillouteuses se découvrant lors des marées basses en mélange de vert et de gris. Les plantes tropicales ont laissé la place aux myrtilliers, framboisiers, aux roses sauvages, rhododendrons…. Les petits punchs aux bières locales .

Les odeurs ne sont plus les mêmes et nous nous ennivrons de parfums de sève, de fleurs dans les forêts et d’odeur bien plus marine telles crustacées, homard en bord de mer. Les homards, ou comme on dit ici, les lobsters, sont une religion dans le Maine. Tout tourne autour de cet étrange animal à la carapace parfois dure, parfois molle passant du gris au rouge une fois cuits. Dans tout les cas, ici on parle lobster à tout les coins de rue et surtout on cotoient les lobsters boats, men  et les lobsters buoys partout en mer. Je reviendrais plus tard sur ces hommes de la mer, parfois rude parfois drôle mais incontestablement rois ici…

 

 

Le lendemain matin de notre arrivée nous allons nous promener à Bar Harbor et entrons dans tous les magasins à touristes, mangeons avec délice, oui oui un grooos hamburger accompagné d’un petit choix de bières locales…. Très très bon tout celà. Les filles craquent pour des doudous et les parents se lachent dans les magasins d’alimentations. Fruits, légumes, viandes, boissons, humus, yoghurts divers, bref bienvenue au pays du choix.

 

 

Autre bonne invention de Bar Harbor, c’est les bus gratuits qui circulent tous les 15-30 minutes et qui nous permettrons de visiter les alentours et surtout le parc naturel Acadia. Un jour nous décidons de louer des vélos et de découvrir les “carriage trails” ou encore des kilomètres de chemins cyclables sans voitures. Celà fait une bonne année que les enfants n’ont plus fait de vélo et les débuts sont un peu hésitants. Au terme de notre parcours ils seront néanmoins déçus que se soit déjà fini… Surtout Adi qui a voyagé comme une reine dans sa charette tirée par maman…

 

Arrive le 4 juillet. Nous avons un programme de ministre pour cette journée, qui débute par un petit déjeuner pancakes à la myrtille, suivit d’un cortège, d’un marché local, de concerts, d’un repas de midi composé bien évidement de lobsters grillés, suivi juste pour le plaisir d’une glace. Pour la petite histoire, il y a même un parfum “homard”… Et non, nous n’avons pas goûté….Imaginez deux minutes un parfum fondue, ou filet de perche…bref ça laisse songeur…

 

 

Fatigués mais contents nous rentrons sur Nomad pour assister au feux d’artifices de fin de soirée. Paléo n’a qu’a bien se tenir, ils sont grandioses, des miliers de dollars aux couleurs de l’arc en ciel qui éclatent sous les yeux grands ouverts des enfants. Je pense aux yeux de ces autres enfants rencontrés tout au long de notre route, cap vert, et encore dans beaucoup d’autres endroits et à nouveau reste songeuse….

 

 

Bref, le matin suivant, ce n’est pas le soleil qui nous accueillera mais la brume, la pluie et le FROID!

Celà fait très longtemps que nous n’avions plus eu froid comme ça. 14 degrés dehors, guère plus dedans. Nous sortons les duvets, les couvertures polaires, les bonnets et tous les habits chauds que nous avions enfouis au fond de nos cales. Le capitaine grince des dents et marmonne des choses comme…”mais qu’estcequonfoutelà?…”

 

 

Il fait froid et il fait humide. Je regarde dubitative notre sac de douche qui pend dehors et me demande quand nous aurons à nouveau  le courage de nous laver. La technique étant de sauter dans la mer, se savonner, resauter dans la mer et se rincer à l’eau douce…. L’eau fait 11 degrés… Tant pis, la douche attendra, et de toute manière vue le temps qu’il fait nous aurons bientôt tous le nez bouché, hahaha!

 

 

Le mauvais temps durera trois jours. Un passé à  se geler dans le bateau et les deux suivants nous trouverons refuge à la bibliothèque. Un paradis pour enfants et parents. Il y a des jouets, des tonnes de livres, internet et même une machine à café! Que demander de plus?

La bibliothécaire nous prend en pitié et nous autorise à manger notre picnic sur place. Bonheur!

Ces quelques jours de froids, nous font tout d’un coup douter de notre “brillante idée” de préférer le nord au sud, le froid au chaud…. Matan bonnet sur la tête, salopette polaire, grosses chaussettes et tasse de thé brulante à la main me dira:”quand même, nous ne sommes pas fait pour le froid!”

 

 

 

Well, comme ils disent par ici, il n’y a pas grand choses faire, à part attendre le retour du beau qui à notre agréable surprise ne tarde pas. Du coup nous décidons de profiter de chaque belle journée et passons beaucoup de temps  à nous balader dans des sentiers les uns plus beaux que les autres du parc Acadia. Nous ramassons des myrtilles, pleins de myrtilles et enchainons les pique-niques. Un couple d’américains, Martie et Steven, rencontrés aux Bermudes et ayant une maison dans le Maine, nous ont parlé des maisons de fées. Sur une des îles, il y en aurait pleins de maisons de fées, toutes petites, construites dans la mousse, de vieilles souches de bois, au détour d’un chemin, ou au milieu d’un amas de fougères. Nous ne sommes pas sur ladite île, mais néanmoins nous piquons au jeu, et construisons encore et encore à la  grande joie des enfants et de leur maman, de petites maisons de fées. Quand les enfants ne les construisent pas, alors ils les cherchent et du coup marchent et marchent ou plutôt sautent et courent des heures d’affilées sans se plaindre.

 

 

Les journées passent et nous ne nous posons plus la question du pourquoi être là. C’est beau, très beau et nous sommes impatients de découvrir les nombreuses petites îles qui nous entourent. Allez c’est décidé, demain nous lèverons l’ancre pour Somes Sound!