Nous avions rêvé d’arriver en Dominique qui d’après les guides et les histoires reste très sauvage et authentique. Nous n’avons pas été déçu. Nous ne pourrons pas y rester longtemps car entre mon rendez vous post opératoire en Martinique et l’arrivée de Shachaf prévu le 21 Avril En Guadeloupe, il ne nous restait que peu de jour pour découvrir cette belle île. Au mouillage nous retrouvons nos copains
bateaux, Cata Maïa et La Crusa Nostra. C’est la fête d’être à nouveau avec eux. Il ne manque que les Rothim qui sont déjà en Guadeloupe.
Il y a quelques années la Dominique n’était pour des raisons de sécurité, pas une destination recommandée pour les navigateurs. Entre temps les Dominicais se sont organisés et ont crée une sorte d’association. Pour aller visiter la rivière indienne par exemple il suffit d’appeler sur le canal 16 et un des guides de l’association vient. C’est agréable, car cela évite d’avoir, à peine arrivé, une multitude de bateaux qui nous agressent en essayant d’être le premier à nous vendre ses services. C’est ainsi qu’au lendemain de notre arrivée nous partons avec « Providence » remonter le cours de la « Indien River ». La montée se fait dans le calme, sans moteur, au rythme des pagaies et avec les explications de notre guide. Notre guide nous montre la cabane de la sorcière du film « le pirate des Caraïbes », nous donne le nom des arbres qui nous entourent, nous montre les graines rouges que je cherchais afin de confectionner des colliers. Les guides ici sont fiers de leur pays et de leurs connaissances.
Les mêmes personnes se rassemblent les vendredis soirs pour organiser un grand barbecue pour tous les navigateurs et l’argent ainsi cotisé sert a l’association. Ils assurent par la même occasion notre sécurité. Du coup de plus en plus de navigateurs viennent et l’économie de l’île reprend. Bien évidemment nous participerons au barbecue et passerons une merveilleuse soirée !
La Dominique nous a énormément plut pour sa nature exceptionnelle, verte, tropicale, sauvage et l’abondance de ses rivières et de ses arbres fruitiers. Impossible de mourir de faim en Dominique, il n’y a qu’ à se pencher pour ramasser, mangues, papayes, fruits à pains, oranges, abricots pays, etc…. Nous en avons eu un petit aperçu avec un guide quand nous sommes allés visiter des piscines naturelles. Les enfants ont adoré nager et plonger dans l’eau douce. Au retour notre guide nous a fait découvrir les fruits du cacaotier. Quand on ouvre le fruit il y a à l’intérieur les fèves de cacao entourées d-une substance blanche un peu collante que l’on peut manger. Noa et moi avons beaucoup aimé.
Le dernier jour nous avons décidé de partir à l’ aventure et de traverser l île en bus pour aller dans la zone des Caribs, qui sont les indigènes de la Dominique. Contrairement à ses voisines la culture de la canne à sucre n’a jamais été développée ici et lors de la conquête par les espagnols, les efforts déployés pour asservir les indigènes ont été moindres. Cela explique qu’aujourd-hui encore l’est de la Dominique est habitée par les Caribs, ou plus justement appelés les Indiens Kalinago. Notre expédition en fût une… bus, puis stop, pour finir quelques heures après notre départ, quelquepart en territoire Kalinago. Nous en avons bien rencontré mais vu l’heure à laquelle nous étions arrivés nous n’avions plus le temps de visiter les quelques petits endroits destinés aux touristes ou sont exposés des statues, peintures, poteries, etc… Nous avons beaucoup marché et eu un peu de peine à expliquer à nos enfants que oui nous étions arrivés… (mais ou çà maman, il n’y a rien à voir ici….) et encore: (mais maman ils n ont pas de plumes les indiens…, ils sont comme les autres..»quelle arnaque…»). Par chance nous avons traversé la propriété de quelqu’un qui avait trois petits chiots très mignons et qui ont bien plu aux enfants…..plus que tout Kalinago indigène ou pas !
Nous avions été prévenu qu’ ici aussi certaines personnes étaient réfractaires aux blancs, ou aux noirs… dépendant de leurs propres couleurs de peau… Nous en avons eu un petit aperçu lorsque dans le bus de retour, un grand gars bien costaud s’est mis à hurler pendant un bon moment qu’il était un nègre et que les blancs les considérait comme des esclaves. Mais que lui en fait n’était pas un nègre et n’avait jamais été un esclave car il était Kalinago, pas comme le noirs assis devant lui qui lui était un nègre et que les blancs le considérait lui comme un esclave et que ses parents et ses grands parents étaient des esclaves… Bref tout çà avec de l’agressivité à nous faire nous sentir que moyennement rassurés. Nous l’avons ignoré et au bout d’ un moment il s’ est adressé directement à nous pour nous expliquer qu’ il aimait aviver les discussions sur le racisme car il trouvait qu’on était tous égaux… Pas très convaincant le bonhomme et nous lui avons expliqué que pour nous il n’y avait pas lieu de parler de nègres ou de Kalinago ou encore de blanc, rose, vert, violet s’ il trouvait que tout le monde était égal. Je crois qu’ il a été aussi peu convaincu par nous que nous par lui mais nous nous sommes séparés en nous serrant la main.
Lorsqu’ épuisés nous sommes arrivés sur Nomad, la houle s’ était installée et notre petite maison d’ habitude si confortable s’ était transformée en cauchemar ! Fatigués ou pas, ça m’étais complètement égal et j’ai réussi à convaincre Matan, sans trop de peine d’ailleurs, qu’ il était temps pour nous de lever l’ancre destination Guadeloupe. Nos amis de Cata Maia et de Crusa nous avaient déjà précédé et nous étions contents de les retrouver.
Ni une ni deux nous voilá partis pour la Guadelouuuuupe. C’est çà aussi la liberté de notre voyage, de pouvoir choisir avec la bénédiction du vent et des vagues, quand et ou nous partons !
Une bise marine depuis notre Nomad pour vous tous.
Les Nomad.