Nous avons eu la chance de commencer par visiter une partie très peu touristique de Genade. Saint David’s Harbour, n’est pas vraiment représentatif du reste de l’île. Du coup nous avons eu un contact probablement plus « authentique » avec les différentes personnes croisées lors de notre séjour. Nous avons sympathisé avec les gardes du chantier naval et avec des habitants rencontrés sur le petit trajet qui allait au bus. Nous avons reçu un accueil sympathique et de l’aide chaque fois que nous en avions besoin. L’avant dernier jour, des locaux nous ont invité
à goûter un plat typique de chez eux, cuisiné sur la plage devant notre amarrage. Un mélange de légumes inconnus et du fruit de l’arbre à pain. Le tout mélangé à du poulet et avec une sauce à la noix de coco épicée. C’était très bon ! L’un deux nous dira cette phrase qui m’a touchée : » vous n’êtes pas des touristes, vous êtes des visiteurs ; cela fait 17 ans que je travaille au chantier et je sais reconnaître les personnes qui viennent «
Nous ne serons pas des « visiteurs » pour tout le monde et nous nous en rendrons compte chaque fois que les prix dans les magasins, le bus, ou lors d’excursion augmente sensiblement pour nous….Ce n’est pas grave, tant que ce n’est pas exagéré, nous sommes d’accord de participer au développement de l’île. Nous nous disons que c’est notre contribution à tant de merveilles…
Pendant ces premiers 10 jours, nous utiliserons Saint Davids’ Harbour comme base de découverte et irons visiter Greenville, la rhumerie de Rivers et les piscines naturelles et chute d’eau de Mount Carmel.
Les bus que nous prenons sillonne à toute bombe et sur air de reggae ce côté Est de l’île et les paysages sont colorés, les maisons petites mais chaleureuses. Pas de jolies et grandes luxueuses maisons, ni d’hôtel 5 étoiles. Pas de bar ou pub à touristes. Des locaux qui nous donne l’impression de tous se connaitre. Il nous arrive plusieurs fois que quelqu’un arrête le bus et transmette un paquet à délivrer plus loin.. et plus loin, le bus à son tour arrête quelqu’un et prie de transmettre….
Dans les bus nous sommes souvent les seuls « non locaux ».
Après la pauvreté du cap vert nous sommes frappés par le soin que les Grenadiens mettent dans leur habillement. Même de ce côté de l’île ils sont souvent élégaments habillés, les femmes avec robes et talons. Je m’amuse à regarder leurs coiffures impressionnantes de tresses, perles et chignons. C’est un art en soi. J’apprendrai plus tard qu’elles portent souvent des perruques et que la coiffure chez elles c’est un peu comme un sac à main qu’on change à volonté…
Dans cette chaleur et moiteur ambiante, nous avons l’impression qu’il n’y a que nous qui ne sentons pas tout le temps le savon et l’eau de toilette…
Nous sommes frappés aussi par la gentillesse des gens. Il n’est pas rare que le bus s’arrête en claxonnant et en attendant un bon moment pour permettre à quelqu’un de venir. Il y a toujours le conducteur à l’avant et à l’arrière quelqu’un qui aide à placer les personnes sur les banquettes, qui ouvre et ferme la porte et qui encaisse l’argent. Lorsqu’un enfant prend le bus, cette personne l’aidera à traverser, ou portera les sacs trop lourds…
Nous ne sommes pas encore au clair avec les supermarchés. Il y en a plusieurs, mais nous n’y trouvons jamais de légumes ou de fruits et rarement de la viande. Quand il y en a, c’est du surgelé. Pour les légumes et fruits, il y a des marchés, ou de petits marchands dans les rues qui proposent des sachets de concombres, oranges, haricots, etc… Les prix bien sûr se discutent et vu leur enthousiasme quand nous avons l’impression d’avoir fait un bon deal, je reste sceptique quand à la réelle belle négociation que nous venons de faire….
Nous traverserons Greenville en vitesse, juste le temps d’attraper un autre bus et au retour de manger un morceau et d’acheter quelques aliments. Les routes sont trouées de partout et dans les trottoirs il y a plus de cratères que de surface pleine. J’ai tout le temps peur que les enfants ne se cassent une jambe… Je suis la seule à m’inquiéter et nos trois loulous déanmbulent joyeusement au milieu de toute cette nouveauté.
La rhumerie restera une visite bof bof… Nous tombons malheureusement sur un jour de fête et rien ne fonctionne. Adi est dans une de ces humeurs pénibles (et je pèse mes mots…) et du coup je n’entends pas la moitié des explications. Je me vengerais en faisant honneur à la dégustation finale. Et oui il est midi, il fait 30 degré et je bois du rhum ! Je serais tout à fait zen dans le bus retour hahaha !
Par contre Mount Carmel, restera une très belle expérience. Pour nous mais surtout pour les enfants qui ont adoré se baigner dans la fraîche rivière. Le bus nous déposera à l’entrée d’un petit sentier qui mène aux chutes d’eau. Un local empoche au passage 5 dollars EC (environ 2 francs suisse) et nous explique que c’est une propriété privée. Nous payons sagement et rigolons quand un peu plus tard nous sympathiserons avec des locaux venus se baigner et qui nous regarde stupéfaits quand nous leurs demandons si eux aussi doivent payer. Bien sûr que non, et d’ailleurs ils viennent tous par une autre route. …
Tant pis, ca fait partie du jeu, et notre consolation est d’avoir trouvé en chemin un manguier qui nous a fait cadeau d’une vingtaine de mangues que nous dégusterons en apéro et en dessert de notre pique-nique !
Les journées passent et nous arrivons au matin du 4 janvier, date de la réouverture du chantier naval de Saint David’s Harbour et du restaurant. Nous décidons que se sera aussi le jour de notre départ de cette baie. Nous faisons nos adieux à Bruno et Cécile avec qui nous avons fêté nouvel an et passé quelques belles soirées et partons au matin en direction de Saint Georges. Le vent souffle fort et après un rapide coup d’œil jeté à la baie de port Egmond nous décidons de continuer. Pas assez beau pour nous…. ; nous dépassons prickly bay, dont tout le monde parle, quand nous voyons au loin les dizaines et dizaines de voiliers parqués les uns sur les autres… Il en sera de même avec quelques autres baies. Nous continuons en quête d’un petit coin paradisiaque. En chemin Matan verra sa première tortue . Veinard !
Nous avons bien fait de continuer. Nous arrivons à Morne rouge bay. Pas un bateau, juste nous, de l’eau turquoise, une belle plage facilement accessible en annexe et pas très loin des supermarchés bien équipés.
Les journées se revivent au rythme de baignades, école pour les grands et tours pour Matan et Adi le matin pour aller chercher à manger, remplir l’eau et chercher des pièces qui manquent. L’après midi, kayak et snorkeling.
C’est tellement paisible et beau que nous ne sommes pas pressé de partir de ce petit coin. Le troisième jour, nous nous motivons néanmoins pour aller faire une marche dans les montagnes. Nous sommes fins prêts au démarrage. Picknick fait, bateau rangé, chaussures de marche aux pieds, nous nous apprêtons à monter dans notre annexe lorsqu’un bateau de la police locale nous interpelle nous expliquant fort gentillement d’ailleurs, qu’il n’est plus autorisé d’ancrer à cet endroit et que nous sommes priés de quitter les lieux. ZUT !
Ma fois, nous enlevons nos chaussures, remettons le picknick au frigo et préparons Nomad pour le départ. Il faut sécuriser le bateau, ranger tout ce qui risque de tomber, enlever le pare soleil, démonter la table et la rentrer dans la cabine des filles, remonter l’annexe et le kayak et environ une heure plus tard nous sommes prêts au départ.
Destination Saint Georges.
Capitale de Grenade, Saint Georges est sensée offrir le plus beau front de mer de Grenade. Oui depuis le bateau les petites maisons colorées sont jolies, mais bien que nous trouvons l’endroit sympa nous ne sommes pas emballés au point de vouloir y rester plusieurs jours. Ici aussi les gens roulent comme des fous au point ou ça en est dangereux. Pour traverser la ville il faut passer par un tunnel pietons/conducteurs. Il n’y a pas de trottoirs et les voitures ici roulent à fond. Nous coinçons les enfants contre la paroi et marchons à la queue leu leu. Les voitures nous frôlent à 5 centimètres avec leurs rétro et n’hésitent pas à claxonner quand nous prenons trop de place…En Suisse un tunnel comme celui là ferait scandale et tout simplement n’existerait pas ! Nous profiterons de la halte pour nous ravitailler et décidons sur un coup de tête de partir déjà le lendemain direction Carriacou. Carriacou fait toujours partie de Grenade mais c’est une île différente et plus petite. Comme d’habitude nous nous réjouissons de partir pour de nouvelles découvertes et sommes reconnaissants de pouvoir le faire avec nos 3 petits moussaillons. A tout bientôt pour la suite !